Un des moyens qui permet d’économiser de l’argent en toute sécurité, est de poncer un parquet soit-même. Le ponçage d’un parquet en bois est un travail qui prend du temps mais qui est relativement facile.
Poncer et remettre en état un parquet vous permettra d’économiser de l’argent mais également d’obtenir un résultat tout à fait correct en suivant quelques règles simples. Ensuite, la qualité de la finition de votre parquet sera plus une question de patience que d’autre chose.
Au final, une fois que toutes les arêtes entre les planches ont été éliminées afin que vous ne trébuchez pas dessus, tout est une question d’esthétique.
Poncer un parquet : la préparation du parquet
Avant de vous lancer de vous lancer dans la rénovation de votre parquet, il faut que vous sachiez le travail que vous avez à faire. Votre plancher est-il constitué de vieilles planches qui ont été recouvertes de moquette ? Sont-elles en assez bon état pour être poncées et vernies ? En êtes-vous sûr ?
Assurez-vous d’avoir d’abord retiré toutes les tiges qui maintenaient la moquette en place. En effet, il peut parfois y avoir des clous qui font des dégâts sur les planches qui se fendent lorsqu’on les retire. Il n’y a rien de pire que se donner du mal pour obtenir un parquet parfaitement fini, pour finir par vous planter une écharde dans le pied en rentrant d’une soirée un peu trop arrosée.
Votre parquet est-il en bois massif ou en synthétique ? Certains parquets en contreplaqués peuvent être poncés et rénovés, mais pas tous. En effet, il faut généralement quelques couches de stratifié avant d’envisager de poncer votre parquet. Si votre parquet est en bois massif, félicitations, vous êtes prêt à commencer. Petit avertissement, car je connais quelqu’un qui a essayé, assurez-vous que votre parquet n’est pas un stratifié très réaliste avant d’acheter une ponceuse car cela ne fonctionnera absolument pas.
Une fois que tous ces points sont vérifiés, déplacez tous les meubles et objets qui se trouvent sur le sol à poncer. Ensuite, balayez ou passez l’aspirateur, passez la serpillère avec un chiffon légèrement humide et enfin passez de nouveau l’aspirateur, notamment sur les bords. Interdisez l’accès de la pièce à quiconque, il sera regrettable qu’un gros morceau de terre se coince dans le patin, le disque ou la bande ponçage, creusant ainsi une énorme rainure sur le parquet que vous êtes censé rénover !
Enfin, penchez-vous et, s’il s’agit d’un vieux parquet, passez soigneusement la main sur l’ensemble de la surface afin de vous assurez qu’il n’y a pas de têtes de clous qui dépassent ou de morceaux de terre coincés dans les joints.
Une fois que vous êtes sûr que votre sol est adapté et qu’il est parfaitement propre, il est temps de décider quel type de ponceuse vous procurer. Mais avant tout, pensez à la sécurité !
Avant de poncer un parquet, la sécurité avant tout !
Peu importe la ponceuse que vous choisissez, elle générera de la poussière et fera pas mal de bruit, il faudra donc protéger vos oreilles. Pour cela, un casque anti bruit est idéal, cependant des bouchons d’oreilles ou boules quiès peuvent très bien faire l’affaire. Le risque d’échardes peut être important, nous vous recommandons donc de porter des gants. Enfin, il est fortement recommandé de se protéger les yeux et de porter un masque facial adapté. En effet, comme le montre cet article du CCHST, les effets des poussières sur les voies respiratoires sont nocifs pour la santé.
Quelle ponceuse choisir pour poncer un parquet ?
Ponceuse excentrique
Les ponceuses excentriques fonctionnent selon un mouvement rotatif excentrique (sans blague), elles sont souvent utilisées pour polir et nettoyer des surfaces. Si vous avez l’habitude d’utiliser ce genre de ponceuse, cela peut être un choix judicieux car les plus gros modèles peuvent effectuer le travail avec une efficacité correcte tout en fournissant des finitions d’excellente qualité. Cependant, ce choix est à nuancer car d’autres types de ponceuses sont plus adaptés. En effet la position que vous aurez pour poncer au sol avec une bonne prise en main ne sera pas idéale, et même les modèles avec plateau de 150 mm ne permettront pas la même efficacité qu’une ponceuse à bande par exemple. Les ponceuses excentriques seront plus adaptées pour faire les finitions que pour l’ensemble du travail de ponçage.
Si vous choisissez malgré tout ce type de ponceuse, pensez à prendre plusieurs papiers abrasifs de grains différents. Selon votre surface de travail, pensez à prendre plusieurs exemplaires de chaque grain de façon à ne pas vous retrouver à court. Vous pouvez également prendre un ou deux plateaux en plus si votre ponceuse est à plateau souple. En effet, un clou qui dépasse ou une écharde un peu grosse pourrait déchirer le plateau et il serait dommage de devoir passer le reste de votre après-midi à aller acheter un nouveau plateau à votre magasin de bricolage.
Le plateau souple ou tampon agit comme un amortisseur, permettant ainsi un ponçage souple et régulier. Après un certain temps (quelques heures environ), le tampon se comprime et s’use et doit être remplacé.
Ponceuse vibrante
Les ponceuses vibrantes rectangulaires ou carrées sont les plus faciles à utiliser. Vous pouvez en acheter une dans la plupart des grands magasins de bricolage et sites de vente en ligne. Comme pour les ponceuses excentriques, vous devrez acheter des plateaux et du papier. C’est vraiment la meilleure option si vous n’avez jamais poncé de sols auparavant, à condition qu’il ne s’agit que du sol d’une salle de bain, sérieusement, la surface à poncer doit être petite pour que cette option soit intéressante.
Les ponceuses carrées permettent de s’approcher assez près des murs, mais vous aurez également besoin d’une petite ponceuse vibrante de détail pour faire le tour des bords. Pour les nouveaux sols, gardez à l’esprit que vos plinthes seront probablement à une distance de 1 à 2 cm du mur.
Pour utiliser une ponceuse carrée, le processus est le même qu’avec tout type de ponceuse. Vous commencez avec un papier très rugueux qui va aplanir toutes les crêtes entre les planches et vous donner une surface uniforme. À partir de là, chaque grain de papier est conçu pour éliminer les stries du papier précédent. Ne vous inquiétez donc pas si le premier passage laisse des lignes tourbillonnantes partout, elles disparaîtront progressivement.
Les papiers se succèdent en commençant par le 36 ou le 40 grains, puis le 60, le 80, le 100 et le 120 grains. Vous pouvez aller jusqu’au 180 ou 220, mais avant de le faire, je commencerais par poncer à la main deux échantillons et à les huiler. Si vous pouvez vraiment faire la différence entre un 120 et un 180 grains, alors allez-y. Personnellement, je le ferais pour un client simplement parce qu’il y aura une inspection initiale du sol, mais pour mes propres sols, je m’arrête à du 120.
Ponceuse à parquet
C’est là que les choses deviennent un peu différentes, et que les enjeux augmentent. Si poncer un sol pour la première fois était comme apprendre à conduire, choisir une ponceuse à parquet serait comme choisir une voiture avec une boîte à 6 vitesses et un moteur de 600 chevaux. Le tout, avec beaucoup de démarrages en côte et les yeux bandés.
Plus sérieusement, les ponceuses à parquet sont dotées d’une bande abrasive tournant autour de deux tambours. Elles permettent d’effectuer un travail rapide et relativement propre entre des mains expérimentées. Cependant, l’apprentissage de leur utilisation est assez délicat, et elles ont beaucoup plus de potentiel pour causer des dommages si vous vous y prenez mal. Comme d’énormes sillons et des rayures assez visibles. Si vous choisissez cette machine, assurez-vous de commencer dans un endroit qui sera peu visible.
Il est important de démarrer la machine avec le papier au sol. Cela oblige l’opérateur à passer d’une action de poussée à une action de traction (généralement les yeux se creusent tandis que vous tendez tous les muscles de vos bras pour l’empêcher de traverser le sol et de passer à travers le mur d’en face). Ces machines sont brutales et vous arrachent les bras des épaules.
Une alternative moins coûteuse et plus facile à prendre en main sont les ponceuses à bande. Leur fonctionnement est très similaire aux ponceuses à parquet, cependant elles sont plus petites et se manipulent directement à la main, ce qui permet un bien meilleur contrôle de l’outil. Bien qu’elles poncent moins de surface à la fois qu’une ponceuse à parquet, leur efficacité est plus que correcte et un modèle de bonne facture à vitesse variable vous permettra d’obtenir une qualité de ponçage très correcte en peu de temps et d’effort. Seul bémol, la position ne sera pas idéale puisqu’il faudra le plus souvent poncer accroupi, assurez-vous donc de faire des poses régulières.
Pour tous les types de ponceuses (en particulier les ponceuses à parquet et à bande), si vous espérez obtenir une finition décente de votre parquet, il est important de faire avancer la machine. Si vous restez trop à un endroit, vous allez commencer à creuser un trou (littéralement) qui sera difficile à récupérer avec le grain suivant. Très, très difficile si c’est un stratifié et que vous le poncez de part en part !
Poncer un parquet : la technique
En premier lieu, il faut toujours poncer dans le sens du grain, deuxièmement, bien vérifier que vous êtes bien passer sur chaque bande de parquet entre chaque étape ou changement de grains. Une fois que vous avez fait une passe au grain 120, pour obtenir une surface vraiment lisse, vous pouvez la mouiller (cela fait remonter toutes les fibres du bois) puis attendre qu’elle sèche et faire une passe rapide avec du 120 grains. La règle d’or est que si vous pouvez voir des marques, des tourbillons et des rayures, continuez, passez un grain plus fin, continuez encore. En effet, si vous pouvez voir une imperfection avant que le travail soit fini, ce sera dix fois pire après.
Sauter une étape peut sembler être un gain de temps et de matériel, mais ce n’est pas le cas. Si vous passez d’un grain 60 à un grain 100 et que vous ne faites pas le 80, vous passerez beaucoup de temps à essayer d’user les crêtes avec un papier qui est trop fin pour ce travail et qui s’usera souvent avant d’arriver à bout de la surface.
La seule étape qu’il est possible de sauter est le choix du papier initial. Si le sol nouvellement installé est assez uniforme, vous pouvez éventuellement commencer à 60 grains. Le temps que vous passez sur un sol est surtout déterminé par la qualité de la pose et le temps nécessaire à la première passe pour obtenir un résultat satisfaisant. La seule chose qui peut vraiment exposer les économies faites sur la première passe, c’est si vous choisissez de teindre votre sol. La teinture du sol rendra les rayures et les défauts beaucoup plus visibles.
Comme je l’ai déjà dit, assurez-vous de porter une protection appropriée pour ne pas respirer les particules de poussière, surtout si vous rénovez de vieux planchers vernis. Les petits masques en papier vous protègent un peu, mais pas beaucoup. Bien qu’il soit pénible de le porter par temps chaud, le port d’un masque respiratoire est une idée très judicieuse pour protéger vos poumons.
Munissez-vous d’un balai, d’un bac à poussière, et idéalement d’un aspirateur de chantier. Veillez à utiliser des embouts d’aspirateur à poils souples, car le plastique dur risque de laisser des rayures sur le sol. De plus, si vous passez l’aspirateur dans le sens du grain, il y a moins de chances de laisser des traces visibles. Enlevez autant de poussière que possible, si votre sol est composé de planches clouées, assurez-vous que les têtes de clous sont sous la surface (sinon elles ont tendance à rouiller avec le temps et à laisser des taches).
Votre sol est maintenant poncé et propre, le week-end est terminé, vos bras et votre dos vous font mal et vous êtes à moitié sourd, mais au moins, vous avez maintenant une histoire amusante à partager lors d’un dîner et vous apprécierez vraiment le professionnel que vous aurez payé pour le faire la prochaine fois !